jeudi 16 décembre 2010

La fausse complicité tutorale

À propos des déclarations de Tété Enyon dans la livraison du 14 décembre de Thot : Mon prof est-il mon ami?

« En fait, j'aimerais que les étudiants me voient comme un grand frère, quelqu'un qui connaît la FAD et mesure l'importance de ne pas être seul pendant son cursus à distance. Mais eux me voient plutôt comme un prof, « celui qui sait ». …
J'aimerais mieux connaître les étudiants. Mais certains ne disent pas un mot pendant les séquences synchrones, il ne répondent pas à mes messages... Beaucoup ont peur « de dire des bêtises », d'être ridicules devant les autres et devant moi. C'est dans ce groupe d'étudiants silencieux qu'on trouve ceux qui abandonnent en cours de route. La FAD ne leur convient pas, ils avaient sous-estimé le temps qu'il faut lui consacrer, ou ils ne sont pas à l'aise avec les outils... Comment savoir ?
»

Dans tous ces discours sur le tutorat, il y a un sujet tabou : l’évaluation des apprenants. Pour l'étudiant, le prof n'est pas tant celui qui sait que celui qui, ultimement, devra l'évaluer ! Comment peut-on être évaluateur et ami sans introduire une ambigüité dans la relation ? Les apprenants ne s’y trompent pas : ou bien ils savent que leurs interventions serviront de toile de fond à leur évaluation finale et ils les contrôlent, ou bien ils sentent ce « besoin d’amour » du prof ou du tuteur et s’en servent, consciemment ou inconsciemment, pour stimuler sa complaisance. Dans le premier cas, c’est toute la subtilité de la relation d’aide et d’évaluation qui est en cause; dans le second, c’est le détournement de l’objectif d’apprentissage d’acquisition d’une compétence spécifique vers la reconnaissance d’une qualité relationnelle et sociale de l’apprenant.
En outre, selon Tété Enyon, les étudiants silencieux sont aussi « ceux qui abandonnent en cours de route ». Ce n’est pas tant que la FAD ne leur convient pas, mais plutôt qu’ils n'y trouvent pas de « relation confiante », c’est-à-dire « non évaluative ». En classe, c’est entre étudiants qu’ils peuvent se confier sans crainte que leurs interrogations, incompréhensions ou erreurs soient prises en compte implicitement dans leur évaluation finale. En FAD, s’il n’y a pas de lieu d’échanges sans regard potentiellement évaluateur, l’étudiant, peu sûr de ses capacités, se sent « isolé » avec ses tourments d’apprentissage ! C’est sans doute la raison pour laquelle il serait souhaitable de laisser les apprenants échanger « entre amis » sur Facebook, sans les y retrouver !

vendredi 18 septembre 2009

L'encadrement en FAD (Appel à collaboration)

Le Réseau d'enseignement francophone à distance du Canada (REFAD www.refad.ca) publiera au printemps 2010 un mémoire de recherche sur L'encadrement des étudiant(e)s dans les formations en ligne offertes aux différents niveaux d'enseignement.

- Vous avez développé des pratiques spécifiques d'encadrement dans vos formations;
- vous avez fait des observations lors de ces pratiques;
- vous avez développé des réflexions personnelles sur l'encadrement des formations en ligne,
... et aimeriez faire part de ces expériences, observations et réflexions à la communauté du REFAD.

Faites-vous connaître auprès de notre agent de recherche, M. Jean Loisier jeanloisier@sympatico.ca, pour une entrevue téléphonique ultérieure, ou faites nous part de vos réflexions sur ce blog.